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Pérégrinations

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Les planches de contact du photographe Charif Benhelima, une originalité déroutante ©L.VdW

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Il est très rare que je me rende dans une galerie d’art dans l’intention de rédiger un écho sur ma visite. J’étais tentée par la découverte, pour moi, de Charif Benhelima, photographe connu en Flandre - il vit à Anvers -  et à l’international. Par ailleurs, j’étais appâtée par quelques images circulant sur la toile et saisies par l’artiste lors de son séjour au Brésil entre 2002 et 2003 à la Colonià Juliano Mareira, soit dans une vaste zone « ouverte » aux malades psychiatriques lesquels peuvent donc résider dans leur famille. Bien que déjà ancien, ce travail argentique noir/blanc est resté inédit jusqu’à l’invitation lancée par la Galerie Contretype à Bruxelles.

Intitulée « The End of a Line », la série nous amène plutôt dans une logique d’archives. Peu de grands tirages avec beaucoup de grain (un style?) côtoient une série de planches de contact qui forment le principal de l’exposition. J’ai imaginé, à condition d’avoir de bons yeux, que l’exercice consiste à découvrir la vignette qui retiendrait particulièrement l’attention et qui, de ce fait, aurait mérité un agrandissement. C’est un exercice ingrat - normalement dévolu à l’artiste - dont on se lasse rapidement. Bien sûr il n’y a ni titres ni signature. Seul un texte écrit en lettrage blanc sur le mur blanc et en anglais donne quelques indications sur la déstabilisation émotionnelle de l’auteur liée à cette époque de sa vie.

Selon la commissaire de l’exposition,  « La présentation exhaustive de la série par des formes de planche-contacts de grand format, ponctue l’exposition d’agrandissements qui imposent au spectateur de physiquement se distancer de l’image, pour se rapprocher à nouveau des formats réduits ». 

Un autre espace de la Galerie Contretype est consacré à un deuxième photographe, Yves Piedboeuf - plutôt noté comme artiste peintre - avec une suite qui porte le nom de « Rémanence ». Là aussi, le service est minimum. Point de signature, ni de titre, ni d’encadrement. Ce sont quelques grands tirages épinglés au mur comme abandonnés à notre admiration (je suppose). Une fois encore, c’est au visiteur de faire son chemin par rapport aux  compositions fragmentées de Yves Piedboeuf. Manifestement, ces deux photographes (mais c’est un procédé assez courant) comptent sur nous sans donner de clef pour saisir leur univers plastique. Ce qui revient à un jeu de devinettes stérile qui n’amuse pas tout le monde. 

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Photographies de Charif Benhelima et de Yves Piedboeuf. Galerie Contretype, Cité Fontainas, 4 A - 1060 Bruxelles. Jusqu’au 12 septembre 2021. du mercredi au vendredi de 12h à 18 h , samedi et dimanche de 13 h à 18 h. Fermeture entre le 14 juillet et le 17 août 2021 inclus. 

Informations :  https://www.contretype.org

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