Marche de colère des cuiteurs du nganda-bar
Confidences du chauffeur du Ministre
Marche de colère des cuiteurs, des ambianceurs et des DJ du nganda-bar de notre quartier d’en bas. Marche devant notre ministère d’Etat en charge des questions Tactiques et Statistiques. Or, surprise ! De mon observatoire dans la guérite de notre cabinet ministériel, j’ai reconnu dans le cortège en fureur, des VIP (c’est-à-dire Vuandu Interdits de Primus) familiers de notre nganda-bar, et tout aussi désappointés ; ces VIP portaient à bras-le-corps des banderoles aux propos incendiaires. Propos incendiaires contre la COVID (c’est-à-dire = Confiscation du Vin et du Divertissement) ; contre les traitements discriminatoires réservés aux nganda-bars par rapport aux églises, notamment aux bruyantes églises-de-réveil ; par rapport à l’indiscipline des transporteurs en commun : motos-cyclistes-wewas arrogants, mini-bus-‘esprit de –mort ‘ surchargés et anarchiques ; par rapport aux mariages et aux deuils tapageurs, mais sans masque ni distanciation ni protocole sanitaires.
Y a-t-il donc comparaison possible entre cuiteurs, ambianceurs , VIP civilisés, et des pastards, des chauffards, des motards égrillards ? Voilà ce que criait et crachait la colère des marcheurs protestataires sur leurs affiches, banderoles et quolibets. Bien mieux : de mon observatoire dans la guérite à côté du garde du corps, de la secrétaire particulière et du huissier du ministre d’Etat, j’ai reconnu également dans le cortège des « londonniennes », ces belles de jour et de nuit de notre quartier, plus délurées que jamais et dans le plus simple appareil vestimentaire. Elles chantaient à tue-tête la misère de leur chômage forcé, en des termes ci-après :
« Mvula epanzaka matanga , kasi mvula epanzaka misala na mombongo te » ( La pluie disperse le deuil, mais pas le travail ni le commerce » ;
« Matanga ezanga loyenge eza matanga te » (Un deuil sans euphorie n’est pas un deuil) ;
« Nganda-baba eza nganda-kindoki » (Un bar sans bruit, muet est un bar sorcier » ;
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« Toza nzete ebetela kake, tobangaka likolo eyinda te » (Nous sommes l’arbre frappé par la foudre ; nous n’avons pas peur du ciel assombri, menaçant).
… Ah ! Ambiance électrique que ce défilé de mode sulfureux des belles de nuit ! Je n’ai pas pu me retenir, j’ai quitté la guérite avec fracas ; j’ai sauté par-dessus le portail du ministère, et j’ai rejoint le cortège de ces belles entraîneuses en surchauffe et en chaleur…
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