La Peau de l'ours

Pérégrinations

Par | Journaliste |
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Gabrielle Vincent, "Ernest et Célestine au musée" © Casterman

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Le Centre d’Art de Rouge Cloître à Bruxelles offre régulièrement ses cimaises aux artistes qui excellent dans le domaine de l’illustration et de la BD.

Le thème de cet automne est “L’Ours dans tous ses états… et dans la littérature pour la jeunesse”, une exposition qui réunit des planches issues d’albums qui évoquent le côté chaleureux et débonnaire de cet animal qui en réalité ne l’est au départ pas du tout.

L’ours est un animal sauvage qui peut être une menace pour les imprudents qui n’ont à l’esprit que le sympathique compagnon en peluche de leur enfance. Croiser le chemin d’un ours amène régulièrement des “accidents” qui se produisent régulièrement, notamment dans les grands parcs américains où les avertissements répétés ne sont pas toujours pris en compte.

Comment s’est donc opéré le glissement de l’animal féroce vers, par exemple, le bienveillant Ernest (et Célestine) de Gabrielle Vincent dont les ravissantes illustrations occupent une bonne part de l’exposition ?

Deux anecdotes : l’une nous conduit à une partie de chasse ratée du Président des États-Unis Théodore (dit Teddy) Roosevelt, lequel avait refusé un tir sur un ourson qu’on lui amenait en lot de consolation. À l’époque, en 1903, ce beau geste avait amené des dessins de presse et les oursons rebondis et inoffensifs furent appelés Teddy Bear.

De l’autre côté de l’Atlantique, en Allemagne, Margarete Steiff, avait dès 1880, commencé à créer des animaux en peluche avec des restes de tissus d’usine. Cet heureux recyclage amena dès 1902 un prototype d’ours articulé inspiré d’un ours pensionnaire du zoo (rien n’est parfait ! ) de Stuttgart. En mohair, copeaux ou sciure de bois, yeux en boutons de bottine, l’ours appelé Friend Petzy était né et devait rapidement grandir en popularité auprès des garçons comme auprès des filles. Coup double !

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Pour en revenir à l’exposition proprement dite, j’ai adoré les pastels du “Voyage d’Oregon”,  oeuvre de Rascal et Louis Joos, où l’ours est compagnon d’un clown en rupture de cirque. “L’Ours à l’école”, signé Jean-Luc Englebert et dont le dessin fait songer à ceux de Sempé, pique par son côté narratif bien vu. Combinant également esthétique et récit, Marie Wabbes, Stibane, Émile Jadoul, Gaëtan Evrard illustrent le thème de l’ami idéal pour les enfants et ramènent les adultes à une douce nostalgie.

“GRRR ! L’Ours dans tous ses états”, Centre d’art de Rouge Cloître, rue du Rouge Cloître, 4, 1160 Bruxelles. Du mercredi au dimanche de 14 h à 17 h, jusqu’au 29 janvier 2017. Tél. 02 660 55 97

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