Chroniques d’un confinement. Chapitre 1.

Street/Art

Par | Penseur libre |
le
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Lecture 4 min.

Paris le mercredi 18 mars, tout va bien.

Des hommes aussi éminents que Jair Bolsonaro, le président du Brésil, et Andrés Manuel López Obrador, président du Mexique, ont décidé que le coronavirus n’existait pas. Certes, j’accorde le plus grand crédit à leurs déclarations péremptoires mais, je vais faire comme si le coronavirus existait. Confiné, j’ai décidé d’écrire une petite chronique de l’épidémie vue par les street artistes.

Les œuvres, en gros, développent quatre thèmes : l’humour, l’injonction à se protéger, le détournement des icônes, l’amour (toujours l’amour !). Les œuvres que je reproduis ont été produites dans des pays avant le confinement ou dans des pays dans lesquels la population n’est pas (encore) confinée.

Cette chronique sera irrégulière, publiée en fonction de l’actualité et de mon envie. Bien évidemment, mon placement sous respirateur, suspendra sa parution.

Je ne suis pas en mesure d’indiquer dans tous les cas de figure le nom de l’artiste et le lieu. Qu’ils veuillent bien à l’avance m’en excuser.

Deux aspects de la crise du coronavirus ont marqué les artistes qui, comme chacun sait, ont souvent mauvais esprits, le papier hygiénique et le stockage inconsidéré des produits de première nécessité.

Le détournement est un grand classique de l’humour. J’avoue que celui de la célèbre fresque du plafond de la Chapelle Sixtine de Léonard de Michel Ange m’a arraché un sourire. Le souffle divin, la céleste chiquenaude donnés par Dieu en personne remplacés par du gel hydroalcoolique est, bien sûr, blasphématoire, pour ne pas dire vulgaire, mais l’athée et amateur d’art, je ne voue pas aux gémonies l’auteur de cette galéjade.

Décidément, le papier hygiénique tient une place majeure dans l’expression humoristique. Humour caca boudin voire ! Le spectacle des consommateurs saisis par la peur de manquer, le caddy rempli jusqu’à la gueule de paquets de rouleaux de papier hygiénique, a été un de mes rares moments de franche rigolade ces derniers temps.

J’adore la très jolie fresque, exécutée avec beaucoup d’application et de sérieux, d’un rouleau de PQ déroulé. On voit le léger gaufrage dont je vous passe la fonction. C’est beau comme une dentelle de Van Dyck ! Un rouleau dont les connaisseurs apprécieront la douceur. Un rouleau précieux comme ceux de la Mer Morte ! Somme toute, un PQ en majesté, un PG premium pour les happy few ! Votre séant mérite l’excellence !

La nonne en prière équipée d’un masque satisfait assez bien mon côté anticlérical. Quoique ce soit plutôt le détournement de l’image iconique qui ravisse mon mauvais goût.

J’accorde un accessit à la fresque représentant un individu qui se cloitre avec force planche. D’abord parce que j’image la scène vue de l’extérieur, les planches juxtaposées les unes aux autres avec des clous et de furieux coups de marteau, et, la scène vue de l’intérieur, le bonhomme paniqué qui se terre en oubliant qu’ainsi il ne peut sortir. Une illustration du non sense cher à nos amis anglosaxons.

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Pour la route, une image pleine de douceur. Une petite fille, équipée de pied en cap, tenant par la main sa grand-mère. La vieille dame tient un sac siglé Extinction Rébellion. Une grave femme qui protège sa petite fille du coronavirus et des désastres à venir. Elle n’a rien pour se protéger, elle.

C’est tout pour aujourd’hui. A la prochaine. Peut-être !

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