Nouvelle expulsion illégale d’un bâtiment occupé pour des demandeurs d’asile

Les indignés

Par | Journaliste |
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Photo et vidéo © Johan Verhoeven

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Lecture 4 min.

Un collectif de soutien à des demandeurs d'asile nous informe d'une expulsion forcée, dimanche 26 mars à Bruxelles. Le texte a été rédigé par le collectif "Stop crise acceuil", les photos et la vidéo sont de © Johan Verhoeven.

Rectificatif: les lecteurs de l'infolettre d'Entre Les Lignes auront lu que cet article est présenté comme signé par Gabrielle Lefèvre. Ceci est une erreur de mise en page de l'infolettre. Ce texte n'est donc pas écrit par Gabrielle Lefèvre mais bien par le collectif "Stop crise acceuil".

La police de Bruxelles-ville à mené une violente opération d’expulsion d’un bâtiment occupé pour loger des demandeurs d'asile dans la rue. Cette nouvelle occupation venait d’être rendue publique, dans le cadre de la manifestation pour le droit au logement qui s'est tenue dimanche après-midi dernier à Bruxelles. Vers 17h15, plus de 60 policiers ont investi violemment le bâtiment, malgré l’absence d’un ordre d’expulsion. Quatre personnes ont été arrêtées et plusieurs blessés sont dénombrés du côté des citoyen.ne.s solidaires. Après l'expulsion de l’allée du Kaai, Philippe Close s’illustre encore tristement pour ses pratiques répressives illégales et inhumaine face à des personnes à la rue.

Pendant la manifestation, l’occupation du bâtiment où se trouvaient les personnes depuis vendredi a été rendu public. Des banderoles ont été déployées sur la façade au passage de la manifestation, avec des messages comme “Sans toit ni droits #refugees welcome” ou encore “ Tant que vous érigez des murs, nous ouvrirons des portes”. Peu après, la police est intervenue sans sommation, frappant la vingtaine de soutiens rassemblés paisiblement devant l’occupation. “Cette nouvelle ouverture était une manière de rappeler que si 70 personnes ont obtenu une victoire avec l’occupation du centre de crise national, il reste plus de 2500 demandeurs d’asile sans solution. Malheureusement, la police est intervenue de manière violente pour défendre un bâtiment vide. Mais tant que des personnes seront systématiquement jetées à la rue, de nouveaux bâtiments seront ouverts. La répression et l’inhumanité de certains politiques ne stoppera pas la solidarité citoyenne. La lutte continuera jusqu'à ce que le gouvernement belge respecte ses propres lois”, déclare Sacha, du collectif de soutien. Cette ouverture fait suite à l’occupation du futur centre de crise fédéral qui devrait se terminer demain 14h par le relogement des 70 demandeurs d’asile occupants le bâtiment. Ceux-ci ont engagé avec succès un rapport de force avec l’État, qu’ils ont contraint à respecter leur droit à l’accueil. Cette victoire encourage la “campagne stop crise de l'accueil” à continuer les actions et l'expulsion de ce dimanche n'entame en rien cette détermination.

Plusieurs milliers de demandeurs d’asile se trouvent toujours à la rue, sans aucune perspective d’être accueillis dans un futur proche. Depuis plus de dix-huit mois, l’État viole en effet systématiquement le droit des demandeurs et demandeuses de protection internationale à être accueilli·es et hébergé.es dignement pendant toute la durée de leur procédure d’asile, qui découle pourtant des législations belge et européenne et des conventions internationales applicables. Il a été condamné en justice pour ce motif plus de 11.000 fois, sans que la situation sur le terrain ne change.

La campagne revendique une solution d'urgence pour l’ensemble des demandeur·euses d'asile à la rue, notamment un plan de répartition obligatoire dans les communes ou l'activation de la phase nationale de crise : celle-ci permet au gouvernement fédéral de réquisitionner des bâtiments et du personnel afin d’héberger les milliers de demandeurs d'asile sans solution d'hébergement. En outre, il existe de nombreuses autres mesures que le gouvernement peut prendre et qui ont été répertoriées par une cinquantaine d'organisations belges, en septembre.

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Texte rédigé par le collectif "Stop crise acceuil" Pour plus d'informations contact presse: Yan 0494691799

Voir une vidéo de l'action de la police : https://drive.google.com/file/d/1mk8hZ-Mivx7eVaiFn5PNaAsiB8o5ZPml/view?usp=share_link

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