Louvre-Lens: Musique! 

Pérégrinations

Par | Journaliste |
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Groupes de figurines aux instruments de musique. Photo © jherrent

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Lecture 3 min.

Combinant musique, organologie, archéologie et arts plastiques, l’exposition Musiques! Échos de l’antiquité est une belle occasion de se rendre au Louvre-Lens. Inauguré il y a bientôt cinq ans, ce Louvre-Lens multiplie les bonnes idées en touchant des publics aux intérêts divers. 

Instrument de pouvoir, auxiliaire du sacré, apanage des fêtes et des réunions profanes, la musique fut cultivée dans toutes les civilisations de l’antiquité, soit de l’Orient, d’Egypte, de Grèce et de Rome. En témoigne les 400 pièces exposées dans de petits pavillons chacun dédié à un sujet précis, et lesquelles ont été prêtées par une vingtaine de musées français et étrangers. 

Rien d’ingrat dans ce parcours vraiment bien pensé où des groupes de tous âges circulent les yeux et les oreilles en alerte. Comme mise en bouche, on peut s’offrir quelques extraits de ces fameux péplums comme Quo Vadis, ou César et Cléopâtre. Il y a des planches de BD Asterix le Gaulois. Ailleurs un exemplaire d’une de ces fameuses trompettes à pistons fabriquées par Adolphe Sax et destinées à l’opéra Aïda”de Verdi. Plus tard, il s’est avéré que l’instrument historique proposé à Adolphe Sax pour en faire une copie (aménagée), qui avait été identifié comme “trompette égyptienne” pur jus, était en fait un support d’autel !  

Peu d’instruments nous sont parvenus en entier. C’est pourtant le cas d’une fort belle harpe angulaire venue de Thèbes. D’autres harpes et plus généralement instruments à cordes comme des lyres et des luths, et aussi des instruments à vent et à percussion en plus ou moins mauvais état, furent trouvés dans des tombes. 

Quel était le son de ces instruments et pour quelles compositions alors que la notation musicale, dont il reste quelques tablettes dont certaines brisées, était notée à partir de l’alphabet (local). 

Aussi les exemples sonores sont-ils maigrelets, mais fort intéressants. N’a-t-on pas, à partir de fragments, reconstitué un cornu (trompette courbe) du 1er siècle découvert à Pompéi pour, après analyses poussées, en tirer quelques sons. On peut aussi entendre une ode en grec ancien de la poétesse Sapho, et un hymne d’Ugarit (Syrie actuelle) daté du XIII siècle av. J.-C. psalmodié en version avec ou sans accompagnement de lyre. Les tablettes “texte” – langue akkadienne - étant doublées d’indications musicales. Écouter ce chant qui est le plus ancien connu dans le monde fut, pour moi, très émouvant et impressionnant ! 

Reste, si j’ose dire, tout le côté représentativo iconographique de ces instruments selon leur latitude et civilisation. À savoir des bas-reliefs, des mosaïques, des fresques de tombe, des coupes et cratères (vases), des objets de culte, des figurines, des autels ou encore des stèles. Voilà de quoi bien nourrir quelques heures au Louvre-Lens, visite que l’on peut compléter par une promenade dans cette petite ville minière avec ses terrils et ses corons et qui se remplume grâce à ce pôle culturel. 

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“Musiques, Échos de l’antiquité” :  Louvre-Lens, rue Paul Bert, 62300 Lens. Jusqu’au 15 janvier 2018.
www.louvrelens.fr

 

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