Des oiseaux
De ses yeux rougis
Micha scrute la nuit
Il ne sent rien
Il ne goûte rien
Il tremble
Olga en pisse de rire
Sur le lit en désordre
D’où jaillit un geai
Affolé
Au sol des bouteilles vides
D’un éclat de verre
S’élancent des merles silencieux
Dehors, la lune grosse
Crache une nuée d’étourneaux
Un pic épeiche s’accroche
À je ne sais quel recoin
Une cigogne naît
D’un souffle d’haleine moite
D’un vague mur surgissent
Des hirondelles indécises
Aux ailes acérées
Une bécasse émerge
D’un grincement de dents
Par la fenêtre entrouverte
S’envole une dame blanche
Un gémissement sourd
Égaille une bande de moineaux
Un troglodyte s’échappe
D’un manteau qui traîne
Yvan tire de sa manche
Un pigeon déplumé
Un tourbillon de pensées noires
Fige un colibri
Quasi invisible
C’est loin d’être tout
Dans cette nuit perdue
Où celui qui n’entend pas
N’existe plus
Esther hurle
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