Soufi, mon amour

L'as-tu lu,lulu?

Par | Journaliste |
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C’est un tour du monde mystique et un tour de force littéraire qu’a réalisé Elif Shafak avec ce « Soufi, mon amour ». Il date déjà de 2010 mais il est toujours d’actualité en ces temps obscurs où l’intégrisme religieux, particulièrement musulman, fait des ravages dans de nombreux esprits prompts à la violence.

L’auteure est turque et fille de diplomate. Donc, de culture internationale. Femme, elle décrit très bien la mutation psychologique et spirituelle totalement improbable qui s’effectue chez une quadragénaire américaine très « ordinaire » selon les apparences.

Chargée d’écrire une note de lecture d’un livre écrit par un inconnu, qui se révèle être un soufi moderne, elle se plonge dans l’éternel débat entre les religieux orthodoxes, les érudits transmettant un savoir fermé, souvent au service des dirigeants des peuples et les mystiques qui tentent, par une vie de prières, de pauvreté, de compassion envers le plus pauvres, d’atteindre l’Amour, l’unité avec la divinité, avec l’essence même de toute chose, de toute vie.

Ella, l’américaine, découvre ainsi la vie de Shams de Tabriz, ce derviche errant qui se mit au service de son âme sœur, le très érudit Rûmi, au XIIIème siècle à Konya en Turquie. Il lui apprend les quarante règles du soufisme, illustrées chaque fois par des fragments de la vie des deux hommes dont la recherche spirituelle les amène à s’ouvrir aux peines et désespoirs des plus pauvres, des ivrognes, des prostituées, des violents, et aux nombreuses religions qui se croisent dans ces villes ouvertes au commerce et aux conquêtes guerrières.

Etape par étape, Rûmi devient poète, Shams se rapproche de la mort causée par la jalousie des proches de Rûmi, Ella découvre par mails ce soufi moderne qu’est Aziz et l’amour qui mène à l’épanouissement spirituel. Au-delà des siècles, l’humain poursuit la même quête, celle de l’Amour absolu. Celui qui imprègne l’univers.

Au sortir de ce roman passionnant, il ne reste plus qu’à se plonger dans la lecture des œuvres de Rûmi et des autres mystiques dont se méfient tellement les dogmatiques religieux de tout genre !

G.L.

- Elif Shafak, « Soufi, mon amour », coll. 10/18 Phebus, n° 4487.

 

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