L'irruption de l'éruption dans la rupture

A PA PEUR

Par | Penseur libre |
le
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Lecture 6 min.

Mes dames, mes demoiselles et ces messieurs, chers lecteurs et lectrices attentif(ve)s de certaines lignes d'Entre les lignes, permettez-moi de vous faire part ce jourd'hui, de l'interrogation qui me turlupine, à propos de certains mots qui, dans mon inconscient, me harcèlent !!! ...ces mêmes mots en tête de cette rubrique...

Dans mon esprit, l'éruption et la rupture sont, à eux deux, complémentaires. Ils signifieraient tant bien que mal (quoique plutôt bien que mal), que l'inquiétude d'être dans l'ignorance ne pourrait nous sauver de la noyade, plongés que nous sommes, dans le fatras actuel de la masse informe d'informations qui, ballottée dans tous les sens, conviendrait, dans une mesure égalitaire et pompeuse, de montrer que c'est ça « la réalité objective » du moment présent.

Oui da ! C'est qu'il faut choisir : décider que l'irruption intempestive d'éléments insolites inanalysables en provenance d'une éruption langagière aussi soudaine, produit d'un magma de vocables signifiants, imprévisibles, qui peuvent être considérés comme un bienfait par certains et une calamité par d'autres !

Mais bon sang, de quoi s'agit-il ? Bonne question mon colonel !... à laquelle je suis sans doute dans l'incapacité de répondre ! Pour cela, il faudrait faire des tentatives d'approches, énoncer de timides propositions, suggérer des suggestions suggestives qui pourraient (peut-être, mais rien n'est moins sur) nous rapprocher de certaines réponses, à la fin desquelles (en les triant pour les choisir mieux) nous pourrions oser mettre triomphalement : Ce Qu'il Fallait Démontrer !

Envers cet avenir en rose, ayons mesdames messieurs, la bonne foi de ne penser qu'à un triomphe modeste car hélas, reconnaissons-le, nous sommes loin de la victoire, et je vous prie de ne pas m'en vouloir si j'avoue qu'aucune idée géniale qui vous séduirait, ne me vient à l'esprit !... Si, si, je le reconnais : je suis incapable de faire une grosse lessive afin de nettoyer ma cervelle de moineau, juste pour satisfaire ceux qui sont tordus de l'escarpolette... j'entends par là ceux qui cherchent la petite bête, ceux qui croient l'avoir trouvée et aussi ceux qui sont très semblables à ceux-là qui espèrent mettre en difficulté le frère orateur, moi, en l’occurrence !

Mais aurai-je le courage d'avouer mon indisponibilité, ma vacuité, aurai-je l'humilité de signifier que la ou les réponses qu'ils cherchent, ce ne sera pas moi qui les leur fournirait ! Cependant, il faut avoir conscience que ce point de rupture-là, celui dont on se méfie parce qu'il nous surprend toujours, c'est celui qui nous balance l'air de rien, dans l'imbuvable train-train quotidien des vérités incontournables, des évidences à faire blêmir de jalousie les maîtres de la parole salvatrice, les décideurs de l'emploi des mots qui, à leurs yeux, signifient vraiment quelque chose, quoique ça demanderait l'emploi d'un expert à plein temps, expert en traduction/adaptation afin d'offrir à l'auditeur (ou au lecteur) bouche bée, le substrat de ce qui a été proféré et qui, de toute évidence va décider de la marche du monde pendant au moins sept cents septante-sept siècles !

Et puis, et puis, et puis il ne faut pas confondre éruption et irruption ! Parce que dans ce deuxième vocable est cachée une rupture qui risque de se produire si l'on n'y prend garde : une cassure, un lien qui pourrait être rompu, une très indésirable distance qui ira en augmentant à mesure que le temps passera, et qu'alors, à partir de là, à partir de ce point de non-retour, il sera inutile d'essayer de se rattacher à une quelconque solution de dernière minute, comme de s'accrocher à une bouée de sauvetage !

Non ! Il n'y aura plus rien qui vous rattachera à votre civilisation (la nôtre, quoi!), il n'y aura même plus l'espoir que le fil ténu qui nous reliait à l'espoir d'une existence calme et tranquille, existe encore ! Croyez-le ou non, il faut quand même qu'on vous le dise, afin que ça rentre dans votre fichue caboche: ce maillon de la chaînette nommée Espoir est rompu, c'est définitif ! Soyez persuadé qu'il est impossible, même avec de l'imagination, d'aller en sens inverse, de retrouver la route du retour en arrière, (j’ai essayé le retour en avant, mais …..) et même de croire qu'on pourrait apercevoir ces fichus cailloux du petit Poucet, ces indices qui auraient jalonnés le sentier qu'on venait à peine de quitter.

Il faut se faire une raison : Finies les vacances au soleil « all inclusive », finies les villas dotées de piscine, barbecue plus un service traiteur haut de gamme ! Le brin qui mène à cette liberté là, n'a pas tenu ! On a trop tiré sur la ficelle, personne n'est capable de renouer les fils les uns aux autres, personne ne trouvera jamais le paradis promis dans le catalogue ; à partir de maintenant, chacun va se perdre et va errer dans le désert inculte des promesses non-tenues !... et chacun va inventer et proférer des malédictions, si pas des injures vis à vis de ceux qui ont promis la félicité et qui n'ont jamais pu obtenir le cinquième de la huitième partie du centième de ce à quoi ils ont cru.....

On va en rester là pour cette fois...on va refermer le cahier d'escholier dans lequel on a noté soigneusement au cours des mois et des années, les grandes phrases grandiloquentes qui ont été proférées par des sommités indiscutables. Elles ont su construire ces suites de mots savants qu'on a cru bon de noter sans les comprendre vraiment parce qu'elles auraient signifiés des choses qui nous apparaissaient comme qui dirait d'une urgence vitale, comme quelque chose de crucial, d'indéniable, d'irréfragable !

On a cru comprendre que le désastre se rapprochait. Alors, il nous a fallu déchanter, revenir à une réalité plus prosaïque, plus proche de ce qui nous touchait vraiment, là où le cœur palpite, là où il faudra s'arrêter une fois pour toutes, là où il n'y aura plus rien du tout.....

Ou alors, il y aurait tout, tout ce qui nous manque : par exemple l'auberge sympathique, celle de la la légende, celle dont la patronne accueillante saura d'emblée ce qui nous plaira pour déjeuner, où le patron (le mari de la patronne) nous fera goûter de grands crus indiscutablement liés aux années bénies et ensoleillées, là où il était possible d'envisager ce repos tellement mérité, là où ils envisageront de nous offrir pour nos beaux yeux, la suite nuptiale nappée d'onctuosités divines qui a le don de pourvoir au repos, celui qui inclus la Sérénité tant désirée, attendue depuis tellement longtemps, la Sérénité bienveillante, indomptable, qui s'ouvre largement et se laisse envahir de bon coeur sans restriction aucune.......

De cela : a pa peur, non, a pa peur du tout.......

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