Isabelle Happart, le Temps retrouvé

Les yeux ouverts

Par | Penseur libre |
le

© Isabelle Happart

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Lecture 2 min.

Le domaine de la gravure est plus que jamais présent dans les galeries d’art, qui pointent l’œuvre d’artistes pluridisciplinaires qui, forts de leur goût de la recherche constante, traversent les disciplines avec gourmandise.Cette seconde exposition de la graveuse Isabelle Happart au 89B en fait l’aérienne et clairvoyante démonstration.Comme toujours dans ce bel espace privé, où la lumière convient parfaitement aux œuvres sur papier, la visite se fait dans un climat de quiétude idéale.

C’est d’aquatinte qu’il s’agit ici, de lithographie également, d’encre, de traits, de traces, et toujours un espace sensible prêt à déployer son jeu des distances et à vivre tous les devenirs du paysage. Ici, tremblent et palpitent les climats saisonniers. Les compositions d’Isabelle Happart parlent d’éternels retours au sein de territoires intimes. Ainsi les monts et les vallées se définissent en textures infiniment changeantes, toujours spécifiques à leur positionnement dans l’addition des éloignements. Ces territoires, lieux de ressourcements indispensables à l’artiste.

On se prend donc à revivre avec elle la profonde et troublante aventure qui consiste à pouvoir se perdre encore dans la découverte du Monde.

Disons aussi le charme de ce petit cabinet de curiosités où l’on rencontre mille choses qui intriguent comme ce livre un peu marqué, sur lequel le nom de Françoise Sagan devient image et regarde en coin une trace picturale. Ou ce modeste caillou, solennellement posé, suggérant, peut-être, l’apparente immobilité du temps. Tant de présences ineffables, couchées dans de petits carnets, qui, par résonnance ou ricochet, deviennent allègrement gravure, dessin ou peinture.

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Ce voyage se poursuit sous le regard sombre d’un petit portrait isolé, celui de l’artiste Arié Mandelbaum. Regard tout intérieur pourtant, construit et gravé comme le reste, installant de surcroit un paysage émouvant de plus.


89B
Dachelenbergstraat, 89b, Beersel
Les samedi et dimanche de 14h à 18h Jusqu’au 18 février

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