Une image chasse l'autre, mais laquelle ?

Ce 7 mai dernier, au Palais de Tokyo, à Paris, l'œuvre "Fuck Abstraction !" de l'artiste Miriam Cahn, est dégradée. Ce saccage intervient après plusieurs semaines de débats autour de celle-ci réalisée pour dénoncer les atrocités de la guerre.

Plusieurs associations saisissent le tribunal administratif en référé, une procédure d'urgence pour exiger son décrochage. Elles sont déboutées.

En effet, comme cette exposition se déroule dans le strict respect du droit et des libertés et qu'un avertissement, à l'entrée, prévient qu'elle s'adresse à un public averti, alors on "instrumentalise". L'œuvre apparait sur les réseaux sociaux, des réactions à faire froid dans le dos fusent jusqu'à l'Assemblée Nationale où l'on peut entendre qu'il est temps de sortir la France de la décadence.

Divers responsables politiques vont jusqu'à menacer de ne plus subventionner dans leur circonscription cette culture impopulaire, avilissante et inutile.

Art dégénéré, le mot est même prononcé.

Souvenons-nous, c'est le terme qu’utilisaient les nazis pour désigner et dénigrer ce qu’ils considéraient comme l’anti-art, l’art « impur », par rapport à ce qui serait l’expression raciale purifiée du vrai art allemand. L’art moderne en général a été ainsi nommé, et persécuté en conséquence, au moyen d’une politique culturelle de contrôle systématique, de radiations, d’exils forcés, de déportations, d’autodafés, de confiscations, d’exterminations.

Wich