Quand s'estompent les données, les idées restent (et vice versa)

A PA PEUR

Par | Penseur libre |
le
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Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, chercheurs et chercheuses de l'union scientifique de tous les pays, membres et employés des universités universelles, tout comme vous, je me rends à l'évidence : les espèces vivantes, quelles qu'elles soient, cherchent à se perpétuer, à prolonger la survie de l'espèce à laquelle elles appartiennent, avec une commune inconscience coupable,!...Nous y compris, of course !...car ces principes de continuité, de perdurance de l'espèce animale à laquelle nous appartenons, nous obligent, nous les hominidés, au jour d'aujourd'hui, de respecter cette règle immuable d'une prolongatum-continuationem ad vitam æternam  : en effet, nous devons nous prolonger, croitre et multiplier quoi qu'il advienne !Produire des mouflets à rawettes à qui mieux-mieux, (oui mieux-mieux )! Notre destin est de faire des rajouts, d'ajouter des wagons identiques (ou presque) aux précédents, et dans la foulée, additionner faits et événements qui nous touchent et qui touchent tous les touches-à-tout, et qui font que ça expliquerait nôtre vie, la vôtre, la leur !... Après 2 ans de Covied, on avait cru être arrivé au terminus, que c'était fini, qu'il n'y aurait pas de prolongation, et beaucoup on sauté du tram en marche parce qu'ils trouvaient que tout ça ne servait à rien ! Et pourtant ! On a eu un sursis, une prolongation, la vie continuait : certains et certaines s'en sont sortis indemmes, quoique des centaines de nos contemporains en ont eu ras la casquette de respirer, ou d'attendre dès le matin que le soir arrive... mais les plus coriaces ont eu, inconsciemment, ce qu'ils voulaient, et s'en sont retrouvé en bonne santé, bien dans leur peau !

Avouons que c'est une bonne chose d'avoir conscience que ce constat d'existence sans problème, respecte le contrat lié à nos gènes, ceux qu'on se transmet par les moyens habituels, et aussi en plus, instantanément sur les réseaux sociaux et ailleurs, dans les méandres des nouvelles implications technologiques qui permettent à tout un chacun, de visionner avec sons et lumières, les zieverderas que certains concoctent, dont votre serviteur, rien que pour vous en cette fin de mois d’août 2023 !

C'est ça que je nomme la perdurance de la continualité !!!...(on dit aussi la perduralité du continualisme) ...

Et puis, et puis et puis braves gens, il faut aussi avoir non seulement des projets d'avenir, mais aussi la réminiscence des réussites des projets du Passé passé ! Et, croyez-moi, il y en a eu beaucoup des projets qui passent du passé lointain au passé proche !... dont certains n'ont pas aboutis, d'ailleurs... et aussi, encore plus nombreux, ceux qui ont avortés ! En effet, c'est une des caractéristiques de l'être humain, d'avoir des projets et de s'employer à faire tout ce qu'il faut faire pour qu'ils aboutissent ! Mais, soyons honnête, ce n'est pas tout a fait vrai : quand on a des projets, et qu'on souhaite déterminer le moment ou le projet sera au sommet de son accomplissement, on cherche à trouver ce qu'il faudrait faire pour trouver la voie à suivre afin que survienne le sommet de ce moment-là !... c'est à dire le moment où le projet s'accomplira et sera reconnu comme tel. Ce n'est pas toujours facile, parce que il y a souvent de très nombreux obstacles qui vous barrent la route, des embûches, des chausses-trappes qu'il faut éliminer, des ravins profonds à franchir, des tunnels à creuser sous des montagnes infranchissables. Eviter ces bouchons aux endroits rétréci de médiocrité, permettrait d'envisager le passage à l'épreuve suivante qui, elle, si on parvient à la résoudre, devrait nous donner accès à ce que le projet, qui n'était qu'un rêve après tout, devienne une réalité tangible et qui nous permettrait de dire : oui, c'est ça que je voulais obtenir et j'y suis arrivé ! C'est avouer aussi et reconnaître si la satisfaction obtenue est la hauteur des efforts qu'il a fallu faire pour que ce projet ambitieux soit réalisé...

L'ambition ! voilà, le mot est lâché ! On veut parfois, et même souvent être comme une guernouille qui se voit devenir plus grosse qu'une vache laitière! C'est qu'on a tendance à se surestimer, à croire que les moyens dont nous disposons sont suffisants pour obtenir ce que à quoi nous rêvons. Certes, on estime qu'on est capable de réaliser telle ou telle chose, mais on se leurre sur la somme des pouvoirs dont nous disposerions alors que ce que nous possédons n'arrive même pas à la hauteur de la moitié du quart qu'il faudrait pour que nous puissions envisager d'arriver au but poursuivi !!! C'est alors que, plus tard, 20 ans plus tard, en regardant en arrière, vers le passé, on reconnaît s'être trompé sur les capacités d'être à même d'arriver à la réalisation finale d'un rêve, le nôtre, le vôtre, le leur !!!... et ensuite d'avoir, encore aujourd'hui, la prise de conscience que ce ce fichu projet était mal ficelé vu qu'il n'a pas abouti, et qu'il a du être abandonné sur place, là où plus rien ne le faisait avancer, telle une construction branlante par manque de matériaux adéquats, devenus vestiges malheureux dont les assises, les fondements, n'étaient pas assez solides pour supporter la hauteur et le poids de nos ambitions, c'est à dire les vôtres, les nôtres, les leurs !!!

Quelques fois, cependant, sans que nous nous en doutions, une idée un peu folle nous traverse l'esprit ! Vous savez ce que je veux dire, ça arrive à tout un chacun ! Ce n'est d'abord qu'une idée vague, comme lorsque nous rêvons être dans une situation ridicule ou grotesque et que, au réveil, ça nous fait sourire...alors, on se dit, en se la remémorant que, en effet dans les faits, si c'est une idée rocambolesque, elle pourrait quand même être réalisable, moyennant quelques aménagements !...et en réfléchissant bien, cette farfelue sacrée idée n'est pas si farfelue que ça et elle pourrait bien être quelque chose d'étonnant, de formidable si nous avions la volonté de la réaliser, et si nous avions évidemment, les moyens pécuniers pour ce faire ! Alors, à tout hasard, on couche ça sur papier, on convoque quelques amis sûrs, qui ont de l'imagination et on fait un brainstorming comme on dit en franglais ! Certes ça prend du temps, on rit et on boit beaucoup ! (bière, pastis ou Clairette de Dié )! Et voilà que ça prend plus que quelques heures, ça prend même des jours et même des semaines, si pas des mois !... et au bout de ce temps, après y avoir mis de l'ordre, éliminé les impossibilités flagrantes, on recopie au net ce qui reste et on s'aperçoit que cette idée toute bête n'est pas si bête que ça après tout, qu'elle tient la route et qu'il ne reste qu'une chose à régler : trouver les moyens financiers pour la réaliser !!!

Non, croyez-moi, c'est comme ça que ça se passe, amis et amies des projets irréalisables sans avoir un seul Kopeck devant soi, mais auxquels on croit malgré tout puisqu'on a regardé de très près, à la loupe, toutes les embûches, les coups fourrés, les coups du sort, et toutes les autres cornichonneries qui pourraient survenir au cours du long cheminement qu'il faudra parcourir pour espérer qu'un jour la réalisation de ce projet voit le jour ! Et pourtant, quoi qu'on sache que ça sera difficile et quasi impossible, quoique et coeterra.....

C'est qu'avec de la volonté, du bon vouloir, des amis sûrs, des banques fiables qui ne vont pas vous réclamer le remboursement du prêt bien avant l'échéance...avec aussi la foi inébranlable en notre bonne étoile, laquelle va écarter tous les sens interdits, les conditions préalables impossibles à respecter, les ruses de ceux qui veulent vous faire capoter pour s'emparer pour deux fois rien, de vos restes exsangues (mais exploitables), on arrive quand même à mettre la locomotive sous pression, prête à la lancer à toute vapeur sur les rails qui mènent à la réussite !!! Cependant, on n'en est pas arrivé là, au contraire : on demeure d'abord muet, pétrifié, saisi d'un saisissement insaisissable, ahuri d'être étonné de cet étonnement tout en prenant conscience que le projet dont on avait rêvé, peut et va se réaliser !...Oui, la machine est en marche, oui, on a passé la première vitesse et oui, ça accélère déjà ! C'est incroyable, mais vrai ! ...et ça, ça ne fait aucun doute !!! La chaîne de montage assemble les divers éléments, visse les vis, boulonne les boulons, calfeutre les fissures, soude les soudures, ramone les cheminées, fixe le châssis, gonfle les pneus et summum de béatitude béate, démarre le moteur auxiliaire tout en réalignant les alignements désalignés! Alors, cerise sur le gâteau : la tour de contrôle donne le feu vert ; ça y est : on décolle, on a décollé !!! Ce qui est paradoxal pour une locomotive !

Oui, c'est parti pour le meilleur sans le pire ! Plus jamais on n'aura de doutes sur nos capacités de réussir là où d'autres ont échoués! Plus jamais on ne se dirigera vers le bureau d'analyses des causes perdues pour quelques ratés éventuels, ni vers ceux aussi des réparations préparatrices des répartitions réparatrices de dernières minutes et encore moins, vers la sinistre décharge aux pièces ratées pleine à craquer de milliers de rebuts !... Vous ne vous souvenez-pas ? mais si, vous savez bien : les milliers de directives mal-écrites, bourrées d'erreurs, donc mal interprétées et mal-comprises ainsi que les histoires à dormir debout, sans compter les laconiques refus obstinés des autorités qui ne comprennent rien à la finalité de la grandiosité du projet !

Voilà ! C'est parti pour arriver au sommet de la montée mythique de la falaise abrupte à mains nues ! Voilà : plus jamais on n'aura envie de se suicider parce que, nom d'une brouette de déchets toxiques, un abruti dont on ne connnait pas le nom, aurait sauté une étape et aurait mis la moitié des phases indispensables sous la férule malveillante d'inspecteurs pointilleux d'une autre section, d'un autre projet...ce qui a fait retarder le départ du commencement du début alors que, en suivant la marche à suivre initiale, ça ne pouvait se réaliser que comme un jeu pour enfants de 3 ans et demi !!!.....

Non, non et non ! Tout ça c'est terminé ! On a passé le cap de bonne Espérance et on vogue, toutes voiles dehors, vers le but recherché, vers notre eldorado, vers ce que le monde entier reconnaîtra un jour, vers le pays des maisons en sucres et en confitures, vers l’éden, vers le coït sans fin, suprême jouissance éternelle!!!

Les projets qui se réalisent sont des trains à grandes vitesses qui ne s’arrêtent que lorsqu'ils arrivent à destination! Ils sont accueillis avec fanfare et discours des autorités prestigieuses, responsables et conscients que leur prescience avait joué le bon numéro et que donc, leurs participations financières furent essentielles pour la réalisation du projet. Ils se souviennent aussi (mais l'oublie presqu'instantanément) qu'ils avaient presque fait dans leur culotte lorsque, dans les mois qui précèdent, des on-dits sournois, des mauvaises nouvelles infirmées venaient parfois ternir les espoirs dont ils avaient accompagnés leurs versements ! Mais ces mauvais souvenirs étaient derrière eux et ils se réjouissaient de leur bonne fortune, qui allaient sans nul doute maintenant, voir s'agrandir, s'agrandir, s'agrandir au prorata du savoir faire de leur lingère qui nettoyait leurs culottées falzars !!! Et si le bonheur de la réussite se voyait dans leurs yeux, ce bonheur satisfait se voyait aussi dans les nôtres, les vôtres, les leurs ! Un bonheur certes, mais aussi avec une lueur d'inquiétude à propos de la suite des événements qui suivraient et qui devaient obligatoirement être de même densité que le projet lui-même... dont la grandeur (excusez du peu) devait être omniprésente jusqu'au point final. Ainsi, le dossier se terminerait sur un bilan définitif, un bouquet grandiose, à 99% positif !!! Aussi, brûlait-on des cierges tous les jours en la chapelle de notre Dame du bon Secours...financier, bien entendu ?...

Ô merveilleux projet, merveille des merveilles qui avait peuplé nos rêves les plus fous ! Ô sentencieux éléments progressistes qui allaient sensibiliser, favoriser, régulariser et surtout éviter toute difficultés qui, si jamais elles surgissaient, ne seraient que pipi de chats et crottes de biques, vétilles vite effacées qui ne pourraient en aucuns cas faire obstacle à la puissante organisation mise au point par vos soins, laquelle avait prévu dans les moindres détails et quelque soit la saison, l'implication parfaitement négligeable des concurrents, de ces bricolages en papiers mâchés et autres fétus de paille, ces quelques bâtons d'allumettes allumées qu'ils avaient jetés dans les roues d'aciers trempés de ce fabuleux « Work in progress » dont nous détenions désormais et à jamais, la paternité !!!

En d'autres termes, la gloire et la fierté seraient telles que nous serions obligés de marcher la tête haute, le ventre rentré, subjugués d'une érection bien méritée, et saluant la foule des adorateurs desquels nous serions obligé aussi d'en serrer les mains de toute espèce, de toutes races et de tous opinions politiques... Bienvenues à vous, amis et promoteurs des projets mirifiques qui seront un jour récompensés par des supers prix étonnants, ceux dont la déflagration met à l'ombre la médiocrité de ceux qui ne cherchent pas plus loin que le bout de leur braguette, ceux qui obtiennent des prix prestigieux équivalents aux oscars et autres césars, auréolés du label d'une notoriété enrobée de magnificence...

Donc, à partir de maintenant, vous qui m'avez lu jusqu'au bout, je vous averti : il vous faudra prendre garde au désenchantement de la détumescence, à la retombée du gâteau des noces de pourpre ! La platitude des jours qui suivent, exaltation de ces jours fastes est semblable à l'impact d'un terrible coup de massue sur la nuque alors que soi-disant, on ne s'y attend pas ! Prenez garde, je vous le dis et le redis, votre gloire et vos joies sont derrière vous, n'en restent que des réminiscences mais n'en sont pas moins vivaces et serties d'une joie profonde et silencieuse. Certes, vous pouvez les faire revivre en votre esprit, les ramener à la réalité de vos souvenirs, mais lorsqu'il vous arrive de les faire revenir en surface, prenez-les pour ce qu'ils sont, ni plus, ni moins : ils n'existent pas réellement, ils ne sont qu'une légère fumée au parfum persistant qui ne peut susciter souvent que des regrets, des affadissements, des remontées de biles vite expectorées afin de laisser place à une autre ouverture d'esprit, vers quelque chose de neuf, de frais et de joyeux malgré le temps qui passe et qui laisse en arrière ces événements extraordinaires qui ont jalonnés votre vie.

Il faut aussi se rendre à l'évidence : notre page arrive à sa fin et il va falloir laisser la place à quelqu'un d'autre qui va traiter d'autres sujets et qui va peut-être vous faire rire ou pleurer ! Mais c'est ainsi, le temps passe et on ne s'en rend pas compte. Certes, nous en sommes désolés, mais c'est comme ça, c'est comme les livres qu'on aime bien lire et qui, lorsqu'on arrive au bout, qu'on en termine la lecture, qu'on ose refermer la dernière page, celle de couverture, on accompagne au ralenti, ce mouvement, d'un soupir,, tout en pensant :

«  Dommage, c'est déjà fini !!! »...

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Hé oui, pour cette fois-ci, c'est fini. Je n'ai plus qu'à vous dire à bientôt, à plus tard, une prochaine fois... en espérant que vous serez apte encore à découvrir du texte et en faisant taire tous ceux qui sont à vos cotés, afin de vous concentrer sur les significations signifiantes et signifiées de ces prodigieuses séries de mots accouplés les uns aux autres, issus de ce cerveau en ébullition, nourri malgré moi, d'une culture tissée d'apprentissage sans sagesse, une cervelle frissonnante en surface comme une eau en préparation infusive destinée à une décoction fameuse dont j'ai oublié le nom...

Avec moi, tous en chœur : a pa peur !

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