Comment Grand Ours est devenu un doudou

C’est bien connu, l’ours est un animal qui terrorise les autres animaux, y compris les humains !
On ne change donc pas les habitudes, les coutumes, les traditions. Il n’y a pas de raison !
Tout le monde a peur du Grand Ours, le plus féroce de tous les ours ! Un point c’est tout !
Mais … le cours de la vie n’est pas toujours tracé définitivement, il y a des rencontres qui changent les personnes, la vie. Et notre Grand Ours, tout féroce qu’il soit, va se faire tout petit, tout doux au contact de son petit-fils.
Il n’est pas question de l’effrayer ! Mais … de le câliner, de le prendre dans ses pattes toutes chaudes, de devenir son doudou !
Cet album est une ode à la rencontre, à l’amour entre un Papy et son petit-fils. Les illustrations rendent bien l’ambiance de peur, de frayeur et aussi de douceur, de sérénité.

Ma Béa

Comment Grand Ours est devenu un doudou
Thierry Robberechts - Sébastien Braun
Editions Mijade 13 €

Pourquoi je continue à analyser des livres pour enfants

En me replongeant dans ma documentation sur « Les livres pour enfants » j’ai retrouvé un article de Caroline Rieder dans « La Tribune de Genève » (Le Soir 28-29 octobre 2023) relatant une rencontre avec Michel Desmurget, docteur en neurosciences cognitives et directeur de recherche à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale, à Paris).

Rappelant un ouvrage paru en 2019 et salué par une mention spéciale du Prix Fémina (La fabrique du crétin digital) et dans lequel l’auteur alertait sur le temps de plus en plus long consacré aux écrans au détriment des autres activités pratiquées par les enfants et les adolescents, elle analyse avec lui un nouvel essai touffu et intéressant : « Faites-les lire ! ». Réponse , en quelque sorte, aux parents désemparés venus lui demander la parade.

Etayé par de nombreuses recherches scientifiques Michel Desmurget érige la lecture comme meilleur outil de développement du langage, de l’intelligence en général et même … de l’empathie. Or, entre 0 et 5 ans les écrans occupent quatre fois plus de temps que les livres. « C’est pour cela que je conseille de commencer à lire aux bébés dès trois mois, et de ne surtout pas arrêter lorsque l’enfant sait déchiffrer, car savoir déchiffrer ne veut pas dire savoir lire. Il faut continuer le plus tard possible, même jusqu’à l’adolescence. Les études le disent. On a de plus mesuré, à 7-8 ans, une avance d’un an en lecture par rapport à un enfant à qui on n’a pas lu ».

On a constaté aussi qu’un enfant qui ne lit pas en dehors de l’école n’est pas un bon lecteur car il n’a pas construit suffisamment le vocabulaire. Il suffit de 3% à 4% de mots inconnus pour rendre un texte incompréhensible. Mais alors, « faire la lecture à un enfant » ne va-t-il pas le dispenser de l’effort de compréhension ? « On croit souvent que lire avec l’enfant va l’empêcher de développer une pratique personnelle. C’est le contraire. Il y a des données qui le montrent. Pour le développement des capacités en lecture et la réussite scolaire, elles montrent un effet extrêmement positif de la lecture de romans, suivis par la non-fiction et les journaux. Les BD et les mangas n’ont aucun effet. Cela ne veut pas dire qu’ils ne développent pas autre chose, comme l’imagination, ni que l’enfant ne doit pas en lire ».

Il est bon de savoir aussi qu’aucun lecteur n’est définitivement perdu. Mais il faut commencer par lui redonner le goût de la lecture … partagée ! Et c’est pour cela que je continue !

Ma Béa