Le monde n’est pas à nous
Un bruit flou qui s’éloigne
Un ailleurs
Bela s’est échappée
Le calme est revenu
Tout est désert
Une fourmi dans l’ombre
Sur le sol nu
S’agite
Sans rien faire
Le monde n’est pas à nous
Juste un tourbillon, de la poussière
Un ailleurs
Anya attend le client
Sur le tabouret du bar
Devant une bière plate
Des idées folles dans la tête
Occupée à n’en plus finir
Avec le temps perdu et
Le temps à perdre
Le monde n’est pas à nous
Une masse d’eaux troubles vide de sens
Un ailleurs
Laura écoute la nuit
Une histoire cachée
Un vent chargé d’odeurs
Elle met la barre plus haut
Avant d’aller dormir
Et tout s’envole
En un rire étouffé
Le monde n’est pas à nous
Une ondulation au bout d’un élastique
Un ailleurs
Jed meurt d’envie
De descendre à la prochaine gare
Ombre d’un souvenir fabriqué
D’un rêve trop précis
Il lit sur toutes les lèvres
Les mêmes mensonges
Les faux bonds
Ses points faibles
Le monde n’est pas à nous
Une impassible demi-lune
Un ailleurs
Sur le versant opposé
La berge d’un fleuve calme
Bela s’y contrôle
Hardiment
Elle est l’image d’une vapeur
Jaillie d’une fiole
Dans l’humidité de midi
Un nuage brillant
Une clarté
J’ai déjà vu ça
Ce monde n’est pas à nous
Cette géométrie Imprévisible
Des signes