Un barrage se rompt
Et c’est la guerre
Fatale
Entre réel et fiction
Vue imprenable sur le front
Les ombres se superposent
Dans les tranchées
Et sur la toile
Aucun survivant prévu
Une musique résonne
Sur les pierres vivantes
Là-haut
Une traînée de nuages
Courent dans le vent
En troupeau de gazelles
Les poussières volent
Et tuent les habitudes
Clouées sur place
Gloria en vitrine
Au milieu d’hommes poilus
Ses dents sont ses armes
Dans ce monde à part
Fluorescent
Elle cible
Détruit
Efface les traces
Aucun survivant visible
Assis sur la dune
Luis, le rapide
Fixe un point lointain
Il prend une photo de l’air
D’un œil attentif et distrait
Trouve dans les formes changeantes
Un écho du passé
Sa source et son miroir
Du carbone et un diamant
Le mois des mouches bleues
Une émeute de la faim
Écrasée en direct
Six nuits de suite
Pillages et tirs
L’attrait du mal
Sur grand écran
Du sang
Et peu de survivants
Sandra profite de l’instant
Le bout de la langue
Dans un bol de soupe parfumée
Elle entend
Ce que Luis ne dit pas
« C’est interdit, Madame
De lire dans mes pensées
Même dans mes fables enchantées »
Johan est tourmenté
Il a la sourde oreille
Du fanatique
Il hurle
D’étourdissants soupçons
Une avalanche de douleurs relâchées
Il déchire fleurs et couleurs
Chaque chose peut être floue
Dans l’ère du progrès vorace
Cœur calme
Sagesse nerveuse
Omer survit
En palpant l’écorce du peuplier
Toujours tremblant
Il sait
Qu’une phrase
D’un livre ancien
Est un frisson de soleil
Qui se lève