Guerres

La guerre s'installe. C'est le constat terrible qu'il faut bien dresser. C'est un recul très net dans l'histoire du progrès humain. On dira que des guerres, il y en a toujours eu, que cela ne s'est jamais arrêté, même dans nos régions européennes, et tout cela est vrai, mais cela s'accompagnait d'un changement de mentalité qui allait bien au-delà du “plus jamais ça” et de la promesse, à chaque conflit, que c'était la der des ders.

L'histoire de la guerre est aussi vieille que celle de l'humanité. Mais elle s'est toujours accompagnée, paradoxalement, de règles de plus en plus restrictives. Le problème qui s'est posé, dès le XVIIIème siècle, est que les massacres se sont faits de plus en plus grands, à cause des progrès (si l'on ose user de ce terme en ce cas) de la technologie et de la mobilisation toujours plus massive des armées. Une sorte de paradoxe s'est créé entre des guerres plus meurtrières et des mesures plus nombreuses supposées rendre la guerre plus supportable, en quelque sorte, créant l'espérance démentie dans les faits d'un avenir sans conflit armé. Création de la Croix-Rouge, organisations internationales, etc., la panoplie est large. La guerre, aujourd'hui, a tellement mauvaise presse qu'on n'ose même plus la déclarer. On use d'euphémismes comme “opération militaire spéciale”...

Pourtant la seule solution à ces effarantes horreurs ne peut que passer par un seul goulet, la réconciliation. Il ne sert à rien, c'est la leçon de ce premier quart de siècle, de prétendre qu'on ne la fait plus si les opinions publiques et les décideurs politiques continuent à raisonner en termes de conflit et de haine. La tolérance est née de ce constat: l'éradication de l'autre n'est pas possible, sa conversion non plus, il faut apprendre à vivre ensemble.

Faute de quoi, un jour, nous mourrons tous ensemble.