semaine 40

Embarquez, braves gens, et bonnes vacances

Edito par Jean Rebuffat

Photo d'une photographie prise à l'exposition Titanic à Paris en 2013

L’été s’annonce chaud. Tandis que j’écris ces lignes, une vague de chaleur assèche encore un peu plus l’Europe occidentale. Changement climatique oblige, il faudra s’y faire, mais on peut aussi prendre la première phrase au sens figuré. L’été s’annonce chaud parce qu’en dépit de tout, les opinions publiques ne veulent que ça, des vacances, malgré la guerre, malgré l’inflation, malgré les mouvements sociaux, comme avant, au point de se désintéresser des débats politiques dont pourtant certains, en France comme en Belgique, concernent de vrais problèmes.

Cette curieuse anesthésie, en effet, va se heurter à cette réalité: le monde a changé. Il n’y a plus assez de saisonniers pour servir ces foules, arrivées en retard sur le lieu béni de ces quinze jours d’oubli délibéré parce qu’il n’y a plus assez de personnel dans les aéroports et dans les avions, dans les trains et dans les gares. Et qu’elles ne tombent pas malades: le secteur médical est truffé de déserts, les services d’urgence ferment là où il y en a encore, le personnel est épuisé et ne pense qu’à une chose, lui aussi, la même, les vacances.

La légende veut que dans le Titanic en train de sombrer, l’orchestre a joué jusqu’au dernier moment. Écoutez cette jolie musique. Il n’y a pas assez de canots de sauvetage, quel dommage! Une chance: en Atlantique nord, les icebergs se font rares.

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