semaine 39

Oups, pardon

Edito par Jean Rebuffat

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La majorité des Belges et des Congolais sont nés après l’indépendance de la colonie, voici presque soixante-deux ans. Le roi Philippe, en voyage officiel au Congo, n’a pas présenté les excuses qu’on imaginait mais exprimé des regrets. Verre à moitié vide ou à moitié plein?

Que la colonisation fut de façon générale un crime contre l’humanité perpétré de surcroît sous couverture d’apporter la civilisation pour cacher un pillage éhonté, là comme ailleurs, c’est un fait que les historiens ne discutent même plus. Mais l’ennui avec l’histoire, c’est qu’il n’y a jamais moyen de la refaire, et les excuses ou les regrets n’y pourront rien changer. Alors on essaie de traiter le problème par des symboles, on débaptise un tunnel, on rend un masque acheté 250 francs en 1954…

Excuses ou regrets, c’est à la mode et quand c’est sincère, comme les gestes de Willi Brandt, de François Mitterrand et de Helmut Kohl, c’est le plus souvent silencieux. Les grandes douleurs sont muettes et pour réparer, c’est plutôt changer certains comportements qui convaincraient. Dire pardon comme un enfant qui veut son dessert n’est pas de mise. Cesser ce postcolonialisme qui traîne encore un peu partout ne serait pas mal, par exemple. Deux tiers de siècle plus tard, ce ne serait pas trop tôt.

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