Et si c’était le désir

Tombé du ciel

Comme une grêle

D’effets secondaires

D’un vieux Big Bang ?

 

Et si c’était le désir

Caché

Dans les replis profonds

De nos cerveaux

Imbibés

De lourdes nécessités

Promptes à lapider

Tout joyeux secret ?

 

Lapider

Les élans

Les doux sourires

Les toucher la peau

Les explosions gratuites

Les Grands Riens

Les rires

Les belles larmes

Du fond des cœurs

Les envoûtements

De caresses brûlantes

Lapider

Emprisonner d’objets

 

Greg est tout miel

Haut en vertiges

Prudence se laisse prendre

Par des mains tremblantes

Et brutales

Libre tumulte d’un jazz

En noir et blanc

Jeux dangereux

Trainées de poudre forte

Prudence s’étire

Dans le creux d’un rocher

Du sable entre les seins

Greg est tout miel

Prudence est vertige

 

Désir des yeux

Désir des mains

Désir des dents

Désir de terre

 

Mary coupe les ponts

Aux étranges rituels

Aux marques de l’âge

Aux passés enfouis

Sous des plaisirs lointains

Jacques recouvre ses traces

Ses foutaises

Son charabia

Un pas de côté

Il va l’errance

Sous la fausse identité

D’un enfant à venir

Un feu de joie

Des mots suspendus

Indistincts

Dans un paysage fixe

Une chanson improbable

Recueillie

Sur un bout de carton

La peau tendue

La peau tendre

Mary touche Jacques

Le ciel s’éclaircit

En page blanche

Prête aux couleurs

 

La vérité

Comme un ailleurs

Une obscure absence

Je n’y crois pas

La vérité comme point de frictions

De vies interdites

Face à face de complotistes et de comploteurs

Je n’y crois pas

 

Des forces

De violentes poussées

Des paniques

Des pieds de nez

Des pertes cruelles

Des histoires enterrées

À la légère

Quelques rumeurs

Des images en vrai

Un déluge

De pierres lancées

Sur les quartiers abandonnés

Par les gens pressés

 

Oui

Tout ça

Et les requins du désert

Qui vivent de vengeances sans fin

Sur les pas de leurs pères

Absents comme toujours

 

Toujours

Ralentir Le plus vite possible

Pour capter le désir

Tombant du ciel

Dans une calme lumière