N’est-on jamais présent
Quand l’ordre s’établit
Sous les décombres
De la table de jeu ?
Propagande avalée
Goutte à goutte
De la majorité silencieuse
À la majorité haineuse
Anne passe inaperçue
Elle traverse
Les lumières floues
Une averse de neige
Ses vies aléatoires
Ses larges inaccessibles
Rêves figés
Raison perdue
Anne s’ancre au port
Dans la position de l’étrangère
Un réseau d’intrigues
En toile de fond
L’obsession d’interdire
Les mèches rebelles
Bien à l’abri
Et sans pitié
La contagion opère
Et voile les futurs
Isaac sait tout
Il sait aussi
Le non-répertorié
Il ferme les yeux
Accède aux couleurs
D’un infini facile
Face à lui
La chose en face
Serre dans le poing
Un éclair rouge
Du verre pilé
Une grenade
Isaac trouve
Au fond d’un sac
Le double langage
Des juges et des accusateurs
Isaac faiblit et jette l’éponge
Une longue dissonance
Voici
Une soudaine nouvelle flamme
Le cœur n’y est pas
Pourtant
Il est minuit,Marcel lit
Il ne sera jamais
L’ami
Du colonel Kurz
Il lit Les subtils changements
Les lignes dansantes
Les secrets pour personne
Cela lui paraît véritable
Et dangereux
Céleste se voit au paradis
Dans le repos des âges
Elle sculpte un bloc de marbre
Une rumeur lente entre les lèvres
Son désir est violent
Elle charge les éclats de pierre
De l’ombre qui grandit
Céleste vit et crée
Une cérémonie parfaite
Douce à ses doigts
Elle caresse un fauve paisible
Dans tous les coins
De tous les écrans
Vibre la peur du vide