Pfas dans la gueule!
Pasta par Michel Noirret, le 18 novembre 2023

Dessin de Wich
Les fabricants de lendemains qui chantent, en plastique, ont encore fait des leurs. Pour notre seul confort et le plaisir de vivre mieux en consommant plus, ils ont inventé des tas de produits, souvent d’une utilité qui mériterait d’être discutée. (je dis ça pour rester poli, vous savez comment je suis, policé, propre sur moi, jamais un mot au-dessus de l’autre).
Ça fait dans les cinquante ans que des zozos irresponsables, prêts à réduire à la mendicité les actionnaires des entreprises qui se font un devoir, j’ai bien dit « Devoir », de gaver le populo de plein de bonnes choses, s’égosillent à réclamer la décroissance, clament qu’il y a une autre vie après le supermarché et la bagnole. Tssss! Quelle pitié ! Quelle méconnaissance des vrais problèmes.
Heureusement, nos élites dirigeantes, avec le sens des responsabilités, leurs savoirs enseignés dans les meilleures écoles, se sont toujours gardé de les écouter ; même s’il y a parmi ces passéistes pathologiques d’anciens camarades d’études, de parti, etc.. Ces excités ne voulaient pas et ne veulent toujours pas comprendre que leurs belles théories, même si elles se révèlent exactes dans la vraie vie, conduisent la libre entreprise à la ruine. C’est ça que vous voulez ?
Bon, pour la com, et montrer qu’on s’intéresse tout de même à autre chose qu'aux dividendes, on organise des COP, avec des numéros de plus en plus élevés, au fur et à mesure de l’élévation des températures planétaires, ce qui montre qu’on s’intéresse réellement au problème. Et, voyez comme ça tombe bien, toutes ces réunions mondaines (j’allais dire mondiales) n’empêchent en rien la marche triomphante du pétrole, du plastique et autres produits qui nous font baver d’envie quand on les voit, si beaux, si plaisants, si appétissants, si commodes à la télé. Et trois coupures dans le film pour nous persuader que le bonheur est à notre portée. C’est pour notre bien.
On vient donc de découvrir (c’est pas vraiment une découverte scientifique, c’est des journalistes qui ont cafté) que la flotte captée en Wallonie distribuée sur le territoire Wallon, à Bruxelles et en Flandres contenait de charmants produits, paraît-il immortels. Aaaah! l’immortalité ! vieux rêve humain ; tant mieux pour eux, (ils s’en foutent, quel gâchis !), un peu moins pour nous.
Notons que les autorités flamandes ont découvert le problème il y a déjà un certain temps. Manifestement, ça n’a alerté personne, ou si peu en Wallonie. La frontière linguistique était une barrière suffisante.
Carrramba! encorrre rrrraté!
Il semblerait qu’il faille trouver des solutions. Si, si ! On l’a dit et tout le monde est d’accord. Globales, elles seraient coûteuses et demandent réflexion. Pendant cette réflexion qu'on espère sérieuse et surtout longue, les bénefs des multinationales de la destruction planétaire continueront à prendre de l'ampleur. "Vive l'Ampleur ! " comme disaient les grognards à Waterloo.
Dans un souci de compassion pour nos « politiques » lancés dans des combats de gladiateurs, oratoires, (pour le plus grand plaisir ou la plus grande lassitude du public), suite aux défaillances, réelles ou supposées, d’une ministre de l’Environnement, je propose, en cette période préélectorale où, contrairement aux apparences, il ne s’agit nullement de progrès du bien public, mais de la satisfaction d’être réélu – cette histoire de déchets chimiques est une occasion rêvée de se tailler une place en vue d’un bon score et des croupières aux « challengers » -adversaires, c’est démodé- je propose quelques phrases bien senties, propres à impressionner l’électeur.
Par exemple :
J’ai depuis longtemps (ai-je besoin de vous le rappeler ?) défendu l'idée que l'aspiration plus que légitime de chacun à la sécurité d’une boisson saine, entraîne une mission somme toutes des plus exaltantes pour moi : l'élaboration d'un plan correspondant véritablement aux exigences légitimes de chacun
ou :
... Par ailleurs, c'est en toute connaissance de cause que je peux affirmer aujourd'hui que la nécessité de répondre à votre inquiétude journalière, que vous soyez jeunes ou âgés, doit prendre en compte les préoccupations de la population de base dans l'élaboration d'un plan correspondant véritablement aux exigences légitimes de chacun.
Ou encore :
... l’acuité des problèmes de la vie quotidienne en cette période de crise écologique doit prendre en compte les préoccupations de la population de base dans l'élaboration de solutions rapides correspondant aux grands axes sociaux prioritaires.
Etc. Voilà donc ma modeste contribution au débat démocratique, avec tout de même le concours du Pipotron, le célèbre générateur de phrases creuses, facilement accessible sur Internet. Vous pouvez, si vous le souhaitez, vous y préparer à une belle carrière d’élu.
Pour en revenir aux préoccupations réelles du citoyen lambda, moi par exemple, si je dois acheter un filtre à charbon actif, qui, à ce que dit la rumeur publique, réduit la nocivité des bouillons d'onze heures d'une industrie mortifère, faudra que je le paye moi-même !
Jusqu’à présent, je n’ai pas entendu dire qu’on allait faire payer les pollueurs !
Ce serait tragique pour l’économie belge, notez bien. Aucun entrepreneur de mort subite (ou lente) ne voudrait plus s’installer en Belgique. Vous voyez le désastre !
Non ! Il vaut mieux mourir d’un cancer si c’est pour la patrie.
Je suis sûr qu’on trouvera un budget pour l’attribution de médailles aux sauveurs héroïques du Marché et par conséquent de notre prospérité.
Que le Monstre en Spaghetti Volant vous touche de son appendice nouilleux.
Ramen.
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