Pendant la catastrophe, les affaires continuent
Pasta par Michel Noirret, le 16 septembre 2023

© WICH
Dans Le Soir du 12/09, si ma mémoire est bonne, mais peut-être pas, débat très intéressant entre Zakia Khattabi, Ministre du climat belge (ben oui, y a un climat belge) et l’administrateur délégué des entreprises de Belgique, Pieter Timmermans.
Ce dernier considère qu’on prend trop de mesures écologiques : ça va trop vite ! Il réclame une « pause ». Sans doute n’est-il pas au courant des diverses catastrophes climatiques en cours, qui s’enchaînent encore plus vite que les scientifiques, dans un souci louable de retenue, l’avaient prévu. Pensez ! Les yeux rivés sur la courbe des bénefs de ses petits camarades négociants en saloperies variées qui détruisent notre biotope et accessoirement des tas de vies et on n'a encore rien vu, il n’a pas le temps de regarder la télé, d’écouter la radio ou de lire le journal. C'est même pas vrai, il fait semblant.
Ce qui fait que je pose la question : comment appelle-t-on des personnes, qui, en toute connaissance de cause, ayant les moyens matériels et intellectuels d’accéder à cette connaissance, dans le seul but de s’enrichir, continuent, délibérément, à nuire à leurs semblables ?
Et je réponds à la question : des voyous !
Bravo !Jje reste en deuxième semaine.
Mr Timmermans, sous ses airs propres sur lui, bien policé, au langage très convenable, sympathique en un mot, correspond tout à fait à la définition. Un voyou, ça ne ressemble pas nécessairement à une petite frappe de quartier socialement défavorisé.
« Le capitalisme, c’est l’esprit de la pègre ». Je ne sais plus qui l’a dit, mais ça se vérifie.
Si je pouvais lui donner un conseil, à ce gentil monsieur, pour aider les affaires des autres gouapes de son syndicat du crime et de lui-même, c’est, en matière d’économie circulaire, qu’il a l’air d’apprécier, d’investir massivement dans les pompes funèbres. Alliées aux diverses productions délétères de son gang, ça devrait avoir un rendement de plus en plus conséquent.
Par contre, il n’a pas demandé de pause dans la répression du trafic de drogue. Comme le dérèglement climatique, il tue de plus en plus et même des gens qui n’ont rien à voir avec ça ; les balles perdues... De nos jours, on y va carrément à la Kalash sur les boulevards. Avec, les pesticides, les fongicides, l’huile de palme, le déboisement et les pompes funèbres, ça fait pas mal de fric qui circule.
Évidemment qu’il ne faut pas de pause ! La prohibition est le moteur d’un marché en pleine expansion. La rareté fait le prix, banalité de base des affaires ; faut donc l’organiser la rareté. Quoi de mieux que la prohibition ? En plus, les bénéfs échappent complètement à l’État, c'est-à-dire en fin de compte au contribuable qui, en plus, risque de prendre une balle dans la tête, par accident.
Hé, oui, c’est bien triste, regrettable même, toutes nos condoléances aux familles, mais la compétitivité des entreprises ne va pas sans dégâts collatéraux. C’est le progrès qui veut ça, on n’y peut rien.
Le style outlaw est de plus en plus tendance, même dans les sphères gouvernementales.
Le projet de la secrétaire d’État à l’immigration, Nicole De Moor-dans-la- rue, a été invalidé par le conseil d’État. Le conseil d’État ? Rien à foutre du conseil d’État ! Je fais comme j’ai dit, qu’elle a répliqué Calamity De Moor : plus de mecs seuls dans les refuges pour immigrés. Certes, le conseil d’État ne lui a pas fourni de places supplémentaires pour les migrants, chacun son boulot, hein, mais on pourrait penser que le gouvernement, dont cette épouvantable créature est membre, pourrait peut-être s’inquiéter de cet état de choses. Ne serait-ce que la recadrer, ce qui bien entendu ne changerait rien, mais donnerait l’impression qu’il s’intéresse à une certaine conformité vis-à-vis des usages démocratiques.
Pas le temps ! Les élections approchent et c’est pas quelques traine-misères qui vont nous détourner de cette action, ô combien citoyenne en Démocratie : faire du chiffre électoral. Il y va des finances de nos partis, de la carrière de nos élus et de la compétitivité de nos entreprises qui sont notre souci le plus cher, ne serait-ce que pour nos membres ayant fini par rater le coche électoral, ou à la retraite, d’aller y pantoufler, moyennant une confortable rémunération, s’ils ont été compréhensifs durant leurs mandats.
C’est pour votre bien, tas de climatophiles à la con qui voudraient nous empêcher de construire des autoroutes, des bagnoles à ne plus savoir où les mettre, de pourrir les sols, de tuer les bêbêtes qui pollinisent les plantes, de vous gaver de sucres et autres cochoncetés qui rendent obèses, et pire ! Bon, ça, vous me direz, c’est le problème de la sécu. Corollaire libéral : plus vite elle sera ruinée, plus vite elle disparaîtra, plus vite, on pourra la privatiser. Allez ! remettez-moi une couche de nitrite dans le jambon ! Ça, c’est bon pour nos entreprises. Alors, faut pas nous emmerder avec vos lamentations de bobos. Concentrez-vous plutôt sur la pub, à la télé ou ailleurs, vous verrez comme le bonheur est simple à atteindre, sans se prendre la tête.
Pas de doute, ce monde a bien été créé par une entité complètement bourrée, ainsi que l’affirme notre prophète à nous Pastafariens, Bobby Henderson, (à ne pas confondre avec le pasteur Anderson ; il est beaucoup plus drôle). Le Monstre en Spaghetti Volant nous a bel et bien créés à son image. C’est le seul dieu vrai. On peut croire en lui, il nous montre chaque jour la vérité.
Qu’il vous touche de son appendice nouilleux.
Ramen.
PS : la semaine dernière, j'ai fait de Vincent Van Pipiborne le ministre des flics. Ce bref remaniement ministériel n’était rien qu’un malencontreux résidu de coupé-collé qui a échappé à mon attention. C’est traitre le coupé-collé.
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