Mr Gloub n’aime pas les caricatures

Il veut des sanctions contre le président des mutuelles socialistes, car il a re-publié sur son compte de je ne sais quel réseau social, une caricature associant le drapeau israélien et le drapeau nazi. Bon, ça lui apprendra à se servir d’un agent nocif pour communiquer ses opinions. Je confirme : on arrive très bien à vivre, voire à vivre mieux sans ces machins informatiques qui, partant d’une idée sympathique, sont devenus de véritables nuisances.
Donc Monsieur Gloub, comme n’importe quel ayatollah, n’aime pas les caricatures. Évidemment, dans nos pays plus ou moins civilisés, il ne peut pas lancer une fatwa pour faire zigouiller l’insolent. Il veut simplement sa démission. En l’occurrence, l’insolent à l'origine de l'ire de mon matamore préféré, n’est pas l’auteur de la caricature. Monsieur Gloub ne demande pas de poursuites contre lui. Peut-être que ce qui lui reste encore de sens du ridicule, s’il n'en a jamais eu, le retient.
Comme ce galopin n’a, semble-t-il, jamais regardé le monde qu’à travers son nombril, expliquons-lui, nous qui le regardons avec nos yeux, ce qui, pour autant, n’est pas la certitude à cent pour cent d’une bonne vue, ce que c’est qu’une caricature.
C’est, hé oui, rendons-nous à cette première évidence, une caricature, c’est, le croiriez-vous, une caricature ! Plaisant, isn’t it !
Ça force le trait, ça exagère parfois outrancièrement un défaut supposé ou vérifié. Ça ne fait pas dans la dentelle, c’est souvent méchant et plus c’est méchant, plus c’est considéré comme réussi.
Alors évidemment, ça peut mettre en rage ceux qui se sentent visés par le tir d’artillerie, généralement lourde, c’est la loi du genre. Par contre, ça peut réjouir dans de grandes proportions ceux qui trouvent que le tir est bien ajusté.
Que faire ?
Un sondage démocratique ? Selon le nombre de personnes satisfaites ou fâchées, on punit ou on relaxe le coupable ?
Pour éviter de fastidieux comptages, on a trouvé un truc assez commode : la liberté d’expression.  Si, si. C’est comme ça que ça s’appelle. Chacun publie ou dit ce qu’il veut, dans le respect des lois. Monsieur Gloub, peut-être trop occupé à contempler son nombril dans le miroir des médias, n’a pas eu le temps de lire la constitution ? C’est très chronophage d’être président de parti, vous pouvez pas savoir ! Aucune bête au monde...
Parfois, lorsque la caricature touche à l’intégrité d’une personne, celle-ci peut traîner le malfaisant devant les tribunaux.
Ici, il ne s’agissait pas d’une personne, mais d’un État. Un État, ça mange pas de pain, n’a pas d’inquiétude sur la couleur de ses urines le matin.
Certes, après, la Shoah, il est quelque peu maladroit de comparer les nazis et les sionistes.  Le problème, c'est que ces joyeux drilles se sont appropriés la judaïté. Du coup, trainer le drapeau d’Israël dans la boue, c’est trainer tous les juifs dans la boue, y compris ceux, et ils sont tout de même en nombre, qui ne se reconnaissent pas dans le sionisme. Amalgame, récupération, ça s’appelle. Vieille ruse politique. Judéowashing ! tient, ça fait moderne ! Et comme en face, il y a nombre de bas-de-plafond qui ne se donnent pas la peine de s’informer sur les racines, le pourquoi, le comment de cette idéologie, l’équation : sioniste=juif suffit à leurs capacités intellectuelles. Et d'autres qui ne s'imaginent pas bas-de-plafond, qui ne vont pas plus loin que leurs concurrents.
La camarade de parti du galvaudeux montois, madame Tettelbaum, se propose de porter plainte contre le président des mutuelles socialistes, sous prétexte que sous son anti-sionisme apparent se cacherait, comme il est d’usage chez les abuseurs de mots, son anti-sémitisme, viscéral, il va de soi. Je la prierai, si elle me lit ou qu’on lui rapporte mes propos, de vouloir bien ajouter mon nom à sa plainte, car je suis radicalement contre l’idéologie et les pratiques sionistes. Il serait heureux qu’on se retrouve devant un tribunal pour trancher le débat : anti-sionisme = antisémitisme.
Explication de texte pour les mal-comprenant. (On remarquera que je n’ai pas dit les cons, c'est une vieille forme de politiquement correct due à ce cher Cavanna) Il n’est pas plus honteux d’être anti-communiste (ce que sont probablement Monsieur Gloub et Madame Tettelbaum) que d’être anti-sioniste. Être anti-communiste n’était pas une position raciste envers les personnes russes ou, actuellement, chinoises, vietnamiennes, coréennes du nord, etc, s’il y a un etc. Il en va de même avec l’anti-sionisme. Sinon, il faudrait aussi traîner au banc d’infamie les nombreux juifs qui ne supportent pas la politique que l’État d’Israël mène en leur nom en Palestine. 
Cela dit, pas plus les nazis au ghetto de Varsovie ou à Leningrad durant la seconde guerre mondiale que les Israéliens à Gaza n’ont réellement innové en matière de massacres. Ça s’appelle un siège, ça fait des millénaires que ça se pratique. On prive de tout ce qui est nécessaire à la vie les habitants d’un territoire, on les affame et plus, on tue non seulement les combattants, mais l’ensemble des habitants au hasard des projectiles, puis quand ils n’en peuvent plus, on s’empare de la place, en massacrant encore un peu. On ne sait jamais. C’est une vieille et répugnante histoire. Les sionistes la poursuivent, mais qu’ils se rassurent et continuent sans se faire des bleus à l’âme qu’ils ont si sensible : ils ne seront pas les derniers.
Bien entendu, on objectera que lors du siège du ghetto de Varsovie, les juifs n’ont pas pris d’otages, comme le fait le Hamas. Chipoter dans l’horreur est aussi un vieil argument. On a vite meilleure conscience, les saloperies des uns justifiant celles des autres. Ça fait des millénaires qu’on se le répète. On ne laisse pas tomber une affaire qui marche.
Que le Monstre en Spaghetti Volant vous touche de son appendice nouilleux.
Ramen.