Fondation Vuitton, une expérience
Pérégrinations par Lucie Van de Walle, le 26 juillet 2016

La Fondation Louis Vuitton, revue par le plasticien Daniel Buren. Photo ® jherrent
Exposition
Depuis son inauguration en octobre 2014, je me promets d’aller voir à Paris cette fameuse Fondation Louis Vuitton. J’ai donc fini par céder à ma curiosité.
Ce bâtiment inclus dans le Jardin d’Acclimatation au Bois de Boulogne a été conçu par l’architecte américain Franck Gerhy. Avec son panache de voiles, reconnaissons que c’est une réussite indiscutable, une merveille d’élégance, de légèreté. Pour l’intérieur, c’est moins évident. Des espaces aux formes diverses et parfois vides sont sans doute prévus pour abriter les oeuvres de cet endroit dédié à l’art contemporain. Mais ils apparaissent plutôt avoir été pensés pour donner accès aux terrasses du bâtiment, et partant aux différents points de vue sur certains angles de l’architecture de la Fondation ainsi que sur le quartier de la Défense qui, au loin, se découpe dans le ciel. Super graphique et bien vu comme emplacement, comme orientation.
Depuis quelques mois, la verrière de la Fondation s’est fait (temporairement) rhabiller de filtres de couleurs par le plasticien Daniel Buren “L’Observatoire de la lumière” est le titre donné à cette installation. Puriste, je préfère la présentation initiale – soit en iceberg - de la Fondation, donc en blanc. D’un point de vue logique, puisque qu’il s’agit d’un lieu dédié à la création, alors, créons.
Les couleurs des filtres utilisées par Daniel Buren sont celles proposées dans la palette du fabricant selon leur disponibilité en usine. L’emploi de ces couleurs standardisées est regrettable et j’en déplore le manque de vibrations. Elles sont pauvres en résonnances et harmonies. Évidemment, il y a d’autres personnes pour s’en extasier !
Mais, globalement, l’ensemble est chic, très chic. C’est cher. Soit ! Vu les émoluments dégagés pour les joueurs de football, il ne faut pas, pour une fois, être ingrat avec les artistes.
Indéniablement, on est dans l’univers du luxe, patronné en haut du haut de la pyramide, par le fortuné Sieur Bernard Arnault qui est très inspiré dans ses choix quand il s’agit de se payer une vertu, en l’occurrence, celle plutôt bien portée, de mécène des arts.
Pour en revenir au contenu, il faut errer dans ce bâtiment compliqué, pour accéder aux salles qui abritent l’exposition en cours : “Collection : un choix d’oeuvres chinoises”.
Il s’agit de quelques pièces monumentales de l’ordre de l’installation, de la sculpture, de la peinture et de la vidéo. Elles sont donc signées par 11 artistes d’origine chinoise à la réputation bien établie. Présence indispensable de Ai Weiwei, de ses confrères Cao Fei, de Zhang Xiaogang, Huang Yong Ping, Yan Pei-Ming et Zhang Huan, et d’autres, tous peu ou prou habitués des ronflantes Biennales d’art contemporain.
Pourquoi la réunion de ces artistes en manière de tête de gondole, m’a-t-elle laissée de glace ? Quelques notes, pour la plupart rédigées en sabir-galerie-smart, sont censées nous éclairer sur les intentions de l’artiste. Et l’exercice consiste, à identifier dans l’œuvre ce qu’on a pu comprendre de l’explication. Pas de coup de cœur, juste une visite laborieuse. Peut-être une question de compagnonnage des œuvres, dont on ne voit pas précisément ce qu’elles font ensemble sauf à être chinoises.
Et je comprends que dans toute cette démarche, c’est finalement l’écrin qui compte, le contenu étant secondaire.
L’exposition suivante prévue à partir de fin octobre 2016 s’intitule « Icônes de l’art moderne de la Collection Chtchoukine », du nom d’un mécène russe dont on montrera les trésors, très consensuels cette fois, avec cent trente œuvres de maîtres impressionnistes, post-impressionnistes et modernes. Pour ceux qui seraient tentés, La Fondation Vuitton organise aussi des conférences, des concerts, des animations. Notons aussi que le prix du ticket d’entrée de Vuitton, donne aussi accès au Jardin d’Acclimatation tout proche. Ce qui fera certainement la joie des enfants.
“La Collection, un choix d’oeuvres chinoises”. Fondation Louis Vuitton, Avenue du Mahatma Gandhi. 75116 Paris. Jusqu’au 29 août 2016
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