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Le Chant la vie par Serge Noël, le 02 novembre 2016

Photo © Jean-Frédéric Hanssens
la femme froide court dans le bleu du ciel
elle est couchée comme un aveu
et roulent au-dessus d’elle les oiseaux dérobés du désir
voilà les rideaux du monde qui s’ouvrent sur ses pensées
elle dit je suis seule
et le souvenir des hommes aimés vient habiter son âme
ses bras se referment sur le corps de ce garçon ouvert
qu’elle a connu quand elle était vivante
elle est sans rêve désormais
dans la nuit redevenue noire elle dit encore
je suis insomniaque
ce qui veut dire que je ne dors que quand la lune met son chapeau de verre
et que dans la montagne les animaux de la nuit
ressemblent à des plantes grimpantes qui rongent les murs de l’aube
je ne dors que debout
postée à la porte de mes songes
et je pense doucement
comme si le jour paré de ses bijoux nouveaux
devait revenir en secret
à la frontière du vent et des tentations
partout la femme
fardée nue colorée
marche dans la bride des hommes morts
elle marche elle rêve le souffle du monde et lève un avenir de feu
assemblées des forêts et des dunes
les troupeaux descendent sur la plaine et les pluies osent la mer
la femme étendue dans les peintures des siècles chante la terre entière
et les troupeaux et les forêts et les déserts
où flambe un soleil que n’éteint pas la nuit
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