Les rois du pétrole

Il est assez hallucinant, parfois, de lire des informations qui sont présentées façon 1970 comme des victoires économiques alors que nous sommes dans une urgence climatique plus aiguë que jamais. Les États-Unis et la Grande-Bretagne viennent d’autoriser de nouvelles exploitations de pétrole offshore…

L’administration Biden avait juré qu’il n’y en aurait plus, elle affirme concéder l’exploitation de trois champs, soit le minimum, en contrepartie d’un développement de l’éolien, et rappelle son refus pour l’Alaska. Le gouvernement Sunak, lui, voit grand, très grand, avec une plateforme gigantesque au large des îles Shetland, prétendant sans rire qu’il s’agit d’assurer l’indépendance énergétique britannique, alors que la société concessionnaire est à 80% norvégienne et que ce pétrole, quand il sera extrait, soit d’ici dix ans, sera vendu au plus offrant.

Pendant ce temps-là, New York est inondé, le Groenland vit dans une nuit nuageuse permanente à cause des incendies des forêts canadiennes, le mois de septembre a battu tous les records de chaleur et les glaciers suisses ont fondu autant ces deux dernières années qu’entre 1960 et 1990. Tout se passe comme si la période de transition était un prétexte à surtout ne rien changer et à continuer comme avant, pleurnichant sur le prix de l’essence où la vente à prix coûtant dans les grandes surfaces, qui ont refusé de vendre à perte, vaut au consommateur une économie de 2 à 6 centimes par litre. Soit un à trois euros par plein. Le prix d’une baguette tradition, notait une dame interrogée à la pompe par une équipe de France 2, concluant que ce n’était pas cela qui allait changer la face de son portefeuille.

… mais celle de la planète, si.