Éloge de l'imperfection et de l'erreur
Envoûté
Pierre traverse l’espace
Déchiré par une douleur irréelle
Ses pieds tracent un sentier autre
Les yeux levés au ciel vers
Un soudain feu d’artifice
Des chiens hurlent
Et se répondent
Queues vers le bas
Le temps s’étire
Se rétracte
Devient un point musical
Porté par une ligne
Le point glisse
Crisse
Disparaît d’un coup de griffe
Où est parti Pierre ?
Vie sauve
Vie perdue
Angoisse
Impénétrable Hélène
Moitié oiseau
Moitié esprit-oiseau
Comblée par rien
Elle n’a ni forme
Ni frontière
Elle est le vent du vide
Un oubli de tout
Ses yeux alertent
Elle flaire l’orage
Tout devient noir
Comme depuis toujours
Pierre fait son habituel
Cerf-volant
Corps flottant
Jambes lourdes
Éclaboussé de transpiration
Apaisé
Il s’offre au vertige
Dans un monde qui chavire
Une plante au soleil
Une énergie contenue
Il boit un élixir puissant
Il donne ce que l’arbre donne
Agnès, ses pupilles
Couleur du feu qui meurt
Piquetée d’or
Agnès est sans pareille
Sa pensée est sauvage
Et pimentée
Elle est la pluie débutante
La lune attendue
Un point accroché à la ligne
Une arme redoutable
En sa présence
Personne ne parle
Les vains débats sont clos
Pierre a désiré Hélène
Chaque jour
Doigt pointé
Vers sa chaleur volatile
En retour
L’indifférence
Une onde de rires
Où partira Pierre ?
Ailleurs
Là où la peau frémit
Comme depuis toujours
Vie sauve
Pieds légers
Vers le silence sauvage
Et doré
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