Nous marchons
Vers une demeure noire
Dans un paysage gris ardoise
Ovide, lanceur d'alerte
Me précède sur la prairie sèche
Par affection pour l'arbre
Il dénonce la mort des haies
Chacun de ses pas
Est délicate avancée entre les nuages
Personne n'écoute Ovide
La présence d'une rivière le fait sourire
Dans son monde qui bouge si mal
Dans la maison noire
Alison traîne les pieds
Et son inquiétude, aussi
Les mortels arrachages
L'absence de bon sens
La mauvaise volonté des herbes folles
Lui font froid dans le dos
Quand la brume se dissipe
Elle chauffe Ovide
D'un long mouvement circulaire
Du bout de la langue
Onde de choc au bord d'une rivière
Où boivent de grands chevaux
Ovide reste sur cette terre qui déborde
Par curiosité
Comme un nuage arraché au ciel
Il dit l'évidence
Parfois
Simple bout de langue
En mouvement circulaire
J'écoute Ovide
Et le quitte
Paupières closes dans la lumière
Entre deux nuages